L’American Bird Conservancy vient de publier cette estimation. Elle s’inquiète de l’augmentation des éoliennes aux États-Unis, en particulier pour des espèces déja en danger.Anne-Laure BarralRadio France

Mis à jour le 03/02/2021 | 08:35
publié le 03/02/2021 | 08:35PartagerTwitterEnvoyer LA NEWSLETTER ACTUNous la préparons pour vous chaque matin France Télévisions utilise votre adresse email afin de vous adresser des newsletters. Pour exercer vos droits, contactez-nous. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Des oiseaux volant autour d\'éoliennes
Des oiseaux volant autour d’éoliennes (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

L’une des plus grandes associations d’ornithologie au monde, l’American Bird Conservancy, estime qu’un million d’oiseaux, a minima, sont tués par des éoliennes aux États-Unis chaque année. A minima, car les chiffres les plus précis datent de 2012. Des scientifiques avaient alors collecté les cadavres d’oiseaux au pied des éoliennes, notamment à l’aide de chiens renifleurs estimant ainsi que 360 000 oiseaux entraient en collision avec les pales ou les mats chaque année. Mais cette énergie renouvelable a augmenté de 47% depuis dix ans, avec plus de 65 000 éoliennes aujourd’hui. Ils comptent aussi les électrocutions avec les raccordements au réseau supplémentaire et aussi les oiseaux qui ne peuvent plus nicher au sol, dérangés par les installations. Si rien n’est fait d’ici 2030, ce sera cinq millions d’oiseaux par an qui y laisseront des plumes. Mais les ornithologues aimeraient avoir des données plus précises de la part des opérateurs pour voir si leur estimation n’est pas trop basse.

60 000 oiseaux tués en France, selon les estimations

En 2017, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) estimait qu’en moyenne sept volatiles étaient tués par éolienne et par an. Si on fait la même règle statistique aujourd’hui alors que nous avons environ 8 500 éoliennes, cela signifie que presque 60 000 oiseaux sont tués par an en France, à cause des éoliennes. Ici, il n’y a pas de fil électrique en plus, parce qu’ils sont enterrées entre le parc et le réseau, et la mortalité est très hétérogène d’un parc à un autre. Une base de données de cette mortalité vient d’être lancée sous l’égide du Muséum national d’histoire naturelle. Chaque opérateur doit la remplir et discuter avec les scientifiques de ses impacts.

Que ce soit pour l’American Bird Conservancy ou la LPO, il n’est pas question de s’opposer à cette énergie renouvelable qui tue beaucoup moins d’oiseaux que les chats – les services de l’État américains estiment que les félins en tuent 2,4 milliards par an aux Etats-Unis – mais les deux organisations restent vigilantes, compte tenu du déclin et des pressions sur certaines espèces. Par exemple, en France, les défenseurs des oiseaux s’opposent à la présence d’éoliennes dans les zones Natura 2000.

Ils proposent des solutions, comme brider les pales par moment ou les peindre en noir, puisque des chercheurs norvégiens ont montré que contraster les couleurs des pales des éoliennes permet aux oiseaux de mieux les voir et de réduire la mortalité de 70%. Les ornithologues s’opposent aussi à l’installation de turbines là où vivent des espèces clés déjà très en danger, que ce soit le condor de Californie ou des grands rapaces en France, comme les milans, les vautours moines et les aigles royaux.