Jeudi 27 mai 2021 à 20:35 – Par Willy

Il y a un an, le 28 mai 2020, Angèle, un gypaète barbu a été réintroduit dans la Drôme. Il est mort ce mercredi, frappé par une pale d’éolienne aux Pays-Bas.

Angèle, gypaète barbu réintroduit l'année dernière dans la Drôme.
Angèle, gypaète barbu réintroduit l’année dernière dans la Drôme. – Parc Naturel Régional du Vercors

« C’est un oiseau dont on s’est occupé, on l’a nourri la nuit et on l’a vu se développer dans son nid artificiel », réagit Julien Traversier de l’association Vautours en Baronnies. Quasiment un an après sa réintroduction dans la nature, Angèle, un gypaète barbu, est mort ce mercredi 26 mai, frappé par une pale d’éolienne. 

Angèle est un mâle. Son nom est tiré de la montagne d’Angèle qui surplombe une grande partie des Baronnies. C’est dans ce cadre qu’a évolué l’oiseau pendant près d’un an. Angèle n’est pas un grand explorateur souligne Julien Traversier : « Par rapport à ces congénères gypaètes, il a peu bougé après son envol. Il est resté entre le Vercors, le Diois et les Baronnies jusqu’à début mai »

Le cadavre a été autopsié

Suivi grâce à une balise GPS, ses derniers jours de vol ont été enregistrés. Le 14 mai, il s’arrête quelques jours dans le Massif central. Il survole Paris le 22 mai puis atteint la frontière belge. Le 25 mai, à son arrivée aux Pays-Bas, Julien Traversier prévient le président de la Vulture Conservation Foundation (VCF), une ONG spécialisée dans la conservation des oiseaux. 

« Il a tout de suite mis en place un réseau d’observateurs et de surveillance de cet oiseau pour qu’il ne soit pas dérangé », précise Julien Traversier. Reste qu’il approche d’un parc éolien ce mercredi 26 mai. Une pale le frappe et le tue. « On en est presque sûr puisqu’il a été retrouvé au pied de l’éolienne et la hauteur de la balise GPS correspond à celle des pales de l’éolienne », explique Julien Traversier. 

Angèle, photographié en plein vol.
Angèle, photographié en plein vol. – Camille Robert

Le cadavre de l’oiseau a été autopsié ce jeudi dans une université vétérinaire hollandaise pour confirmer les causes de sa mort et subir des analyses. 

« La pression est trop forte aujourd’hui sur le développement de l’éolien, dénonce Vivien Chartendrault, directeur de la LPO Drôme. Chaque individu perdu compromet la survie de l’espèce. Et cela perturbe aussi d’autres espèces comme les chauve-souris. » Selon une estimation de la LPO, environ 60.000 oiseaux meurent chaque année à cause des éoliennes en France.

, France Bleu Drôme Ardèche, France Bleu