Denis Roselier habite le village de La Rabine sur la commune de Buléon. De chez lui, sur sa ligne d’horizon, pas moins d’une quinzaine d’éoliennes…
Publié le 18 Mai 19 à 9:26
Chaque matin, lorsque Denis Roselier regarde l’horizon, de sa maison d’habitation dans le petit village de La Rabine, sur la commune de Buléon, ce n’est pas le soleil qui l’éblouit mais ce qu’il considère être aujourd’hui « une véritable pollution visuelle ». Des éoliennes à perte de vue. À l’ouest, à l’est, au nord…
« Pas plus de vent ici qu’ailleurs »
Le vieil homme de 86 ans ne comprend pas.
Il n’y a pas plus de vent ici qu’ailleurs. Pourquoi concentre-t-on toutes ces éoliennes sur ce secteur. Il n’y en a pas autant sur la côte et pourtant là-bas, du vent, il y en a ! ».
De Bignan à Guéhenno, de Lantillac à Pleugriffet, pas moins d’une quinzaine de machines sont visibles de chez lui. Et encore… « Moi, j’ai des arbres et un hangar qui me coupent une partie de la vue, mais ma fille, elle, habite juste plus haut, et c’est catastrophique ! »
En fait, toutes ces éoliennes ne datent pas d’aujourd’hui. Actuellement, six d’entre elles sont en train d’être installées. « Il n’y a en a que deux sur Buléon. Mais les quatre autres sont implantées sur Bignan et Guehénno ».
Or pour Denis, cela commence à faire beaucoup… trop.
Biens dévalorisés
On s’est laissé faire. Nous n’avons pas le sens de la défense ici. Moi, je fais confiance aux élus mais ils usent de l’incrédulité des gens. Je suis rouge de colère ! »
Car à Buléon, il n’y a pas eu de contestation. « C’est simple, là où il y a peu d’habitations ; là où personne ne dit rien, on implante des éoliennes. Moi, je ne suis pas contre cette énergie-là, bien au contraire. Mais, c’est cette concentration qui me met hors de moi ».
Car cette prolifération a aujourd’hui un impact sur la valeur immobilière de ses biens. « Dans le village, ici, il y a sept habitations à vendre et elles ne trouvent pas preneurs. Les prix chutent de 50 % ! Ça me fait mal au cœur de voir ma maison que j’habite depuis 1968, perdre autant sa valeur. Ce n’est pas normal ».
Indemnisation compensatoire
Premières victimes comme les autres habitants du village, Denis aimerait, dès lors, bénéficier d’une indemnisation compensatoire.
Un geste quoi ! J’ai envoyé un courrier au maire qui l’a transféré à la société qui gère ses éoliennes mais je n’ai jamais eu de réponse.
« J’ai aussi demandé au conseil municipal de réduire, par exemple, ma taxe foncière ou ma taxe d’habitation ».
L’homme est aussi inquiet sur les incidences d’une telle concentration. « On parle aujourd’hui des ondes magnétiques qui peuvent tuer nos vaches ! Les élus sont responsables en acceptant ces éoliennes sur leur territoire. Il va falloir qu’ils se posent les bonnes questions à un moment donné ».Gilles QueffélecLa Gazette du Centre Morbihan
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