À Puceul, près de Nozay (Loire-Atlantique), les éleveurs Didier et Murielle Potiron ont enregistré mi-décembre 2020 leur 400e vache morte depuis la construction du parc éolien.
Par cecile.rossin Publié le 5 Jan 21 à 19:20
400. C’est le nombre de vaches mortes enregistré le 19 décembre 2020 à la ferme de Didier et Murielle Potiron depuis 2012. C’est-à-dire depuis la construction du parc éolien des Quatre seigneurs, dont une des huit turbines est implantée sur leurs terres.
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Lundi 4 janvier 2021, ce chiffre symbolique a même été dépassé puisque l’éleveur bovin, contacté, annonçait : « On en a trois autres qui viennent encore de mourir, sans aucune explication apparente », assure-t-il.
« On a arrêté de faire pratiquer des autopsies par l’école vétérinaire de Nantes car c’était à nos frais et on avait toujours la même réponse : aucune explication sur la cause de la mortalité ».Didier PotironEleveur bovin à Puceul – Gaec de Lody
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Une surmortalité apparue dès la construction du parc éolien
Pour Didier et Murielle Potiron, mais aussi pour leur voisine éleveuse Céline Bouvet, l’origine de cette surmortalité de leurs bêtes est clairement liée aux éoliennes toutes proches. D’autant qu’eux-mêmes en subissent les effets sur leur santé depuis toutes ces années : fatigue permanente, douleurs musculaires, maux de tête, insomnies… autant de problèmes qui disparaissent dès qu’ils s’éloignent de leurs exploitations/habitations.
Le 19 décembre, par l’intermédiaire de leur fille Alexandra, les Potiron ont donc fait passer ce message tristement ironique sur les réseaux sociaux, accompagné de la photo de l’animal en question :
« Merci les services de l’état. Merci la profession agricole. Merci les scientifiques. Merci la filière éolienne. Voici le 400ėme bovin mort depuis 2012. Toujours pas de solutions proposées. »
ne réunion organisée par le sous-préfet Pierre Chauleur
Quelques jours auparavant, le 16 décembre 2020, une « audio-réunion » avait pourtant été organisée par le sous-préfet de Châteaubriant-Ancenis, Pierre Chauleur, pour justement discuter de solutions afin de faire avancer ce dossier devenu un véritable boulet pour le développement éolien en France.
« Etaient invités des représentants de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer), de la DDPP (Directions départementales de la protection des populations), de la Chambre d’Agriculture, la présidente de la Communauté de communes de Nozay Claire Théveniau (également maire de Puceul, NDLR), les maires des différentes communes concernées (Saffré, Nozay et Abbaretz en plus de Puceul), le représentant de KGAL M. Meyer (l’exploitant du parc éolien) et les responsables des deux exploitations concernées », explique Didier Potiron.
KGAL refuse tout arrêt temporaire du parc éolien
« L’objectif de cette réunion était de mettre en place un protocole d’arrêt du parc éolien pour sept jours, avec aussi sa mise hors tension. Mais le 15 décembre au soir, la veille de la réunion, M. Meyer a envoyé un mail à la préfecture
signalant qu’il était en désaccord total, en rappelant que le parc « respecte les normes françaises » d’installation ».Didier Potiron
Selon l’agriculteur, « le Ministère de l’écologie essaie de rattraper le coup en tentant de le faire revenir sur sa décision », mais Didier Potiron confie ne pas croire en un tel retournement de situation.
Un rapport d’enquête doit paraître courant janvier
Désormais, le dernier espoir – mince – des éleveurs bovins réside dans la publication du rapport de la commission d’enquête qui, en juin 2020, a lancé un laborieux travail de synthèse de l’ensemble des études déjà menées jusque-là, en auditionnant aussi l’ensemble des acteurs concernés par cet épineux dossier.
L’idée étant de mettre à jour – si elles existent – des preuves scientifiques du lien entre les innombrables maux subis par les hommes et les bêtes riverains de ce parc éolien et ce dernier.
« On nous a dit que ce rapport devrait être rendu public courant janvier », signale Didier Potiron.
L’arrêt du parc éolien, même temporaire, semblant improbable sans décision judiciaire dans ce sens, c’est la question de la prise en charge de la délocalisation des deux exploitations qui est désormais au centre des débats.
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