Laurence et Sylvain Fauvé souffrent « de nombreuses nuisances » depuis l’installation d’éoliennes près de leur maison. La plus proche est située à 680 mètres de leur habitation.
Jusqu’au printemps dernier, la famille Fauvé n’avait aucun problème avec les éoliennes. En mars, l’installation de six d’entre elles, plus proches de leur maison, a modifié leur « qualité de vie » : bruit, lumière ou réception téléphonique, ils dénoncent de nombreuses nuisances.
Le parc éolien proche de l’habitation de la famille Fauvé, lancé en 2001, compte vingt-sept éoliennes, divisées en deux parties. Des sources d’énergie qui sont situées dans les communes de Montceau, Cussy, Ivry et Santosse. Les habitants de Montceau-et-Écharnant, et notamment les riverains du moulin historique qui surplombe la commune, sont confrontés depuis plusieurs mois à une réalité nouvelle : les dernières éoliennes ont été érigées, et elles sont proches de leurs habitations.
« La première est seulement à 680 mètres de notre maison. C’est une aberration ! », réagit vivement Laurence Fauvé. « La loi française en est restée à 500 mètres minimum. Mais dans d’autres pays, comme l’Allemagne, c’est le double », détaille la mère de famille, qui regrette leur « ancienne qualité de vie ».
Une première éolienne à 680 mètres de distance
« Quand le vent de sud-ouest est fort, on les entend beaucoup, même dans notre chambre avec les fenêtres fermées. Il y a le souffle des pales et un ronronnement sourd, continuel », décrit Sylvain Fauvé. Un problème de bruit confirmé par le maire de Montceau-et-Écharnant, Pascal Janiszewski, qui se souvient un jour avoir « cru que c’était des avions de chasse qui s’entraînaient ». Du côté d’Eole RES, la société qui exploite les éoliennes locales, des études sont encore en cours : « En octobre, les niveaux relevés sont normaux, mais ce n’a pas été le cas en août et septembre, où nous avons observé des niveaux de bruit élevés, notamment la nuit, même quand la machine est à l’arrêt. C’est peut-être le bruit de la ventilation de la nacelle », observe Florence Fernandez, chargée des relations externes.
Les téléphones ne « captent » plus grand-chose
Les lumières de balisages forcent également les riverains à fermer les volets pour éviter de « prendre des flashes en pleine figure toute la nuit », racontent les Fauvé, appuyés par le maire du village, qui a reçu récemment les doléances des autres habitants à propos du parc éolien : « J’ai reçu vingt-cinq courriers, qui évoquent notamment des problèmes de réception téléphonique, que j’observe moi-même. J’ai toutes les barres, mais je n’arrive pas à appeler », évoque Pascal Janiszewski. Ces problèmes de réception affectent les téléphones mobiles et, dans une moindre mesure, les fixes. Eole RES évoque à ce sujet « une grande première. Nous travaillons avec les opérateurs pour comprendre ce qu’il se passe techniquement. Ils nous ont promis de s’en occuper ».
S’ils savent que les éoliennes « ne sont pas près de bouger », la famille Fauvé et le maire du village veulent avant tout « alerter les gens, qu’ils sachent ce qui les attend et prennent les bonnes décisions ».
Manuel Desbois
25 % : il s’agit, selon un agent immobilier, de la perte de valeur de la maison de la famille Fauvé depuis l’installation des éoliennes.”
Pourtant, l’enquête publique et l’architecte des Bâtiments de France étaient défavorables
Si Pascal Janiszewski, le maire de Montceau-et-Écharnant, ne veut pas « polémiquer », il explique que l’enquête publique sur le projet éolien était « défavorable au projet. Un montage photo, montré lors d’une première réunion, avait eu un effet dévastateur ». L’architecte des Bâtiments de France avait également émis un avis négatif sur le projet, très proche du vieux moulin du village. « Maintenant qu’elles sont construites, on ne va pas les démonter… Mais quand on nous parle de concertation de la population, je dois dire que personne n’a tenu compte de l’avis des habitants. »
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